Le misanthrope est une pièce de théâtre rédigée par Molière. Rédigé en 5 actes, cet ouvrage a été édité par Jean Ribou et est paru le 24 décembre 1666 dans la capitale française. Il fût cependant représenté la toute première fois le 4 juin 1666 au Palais-Royal.
Sommaire
Les personnages de cet ouvrage
- Alceste, l’amant de Célimène ;
- Oronte, l’amant de Célimène ;
- Philinte, l’ami d’Alceste ;
- Célimène, l’amante d’Alceste ;
- Arsinoé, l’amie de Célimène ;
- éliante, la cousine de Célimène ;
- Acaste, Clitandre, des marquis ;
- Basque, valet de Célimène ;
- Du Bois, valet d’Alceste ;
- Un garde de la maréchaussée de France.
Le résumé de l’ouvrage
Acte 1
Alceste et Philinte sont dans le salon de Célimène. Alceste reproche à Philinte, son caractère complaisant et aimable artificiel qu’il affiche à l’égard de toutes les personnes qu’il rencontre. Il prône une sincérité dans les attitudes, et ce peu importe les circonstances. De ce fait, il critique violemment les comportements hypocrites, les sourires et autres belles paroles intéressés.
Son engagement dans ce combat qui n’a aucune chance de porter des fruits, l’amène à détester le monde tout entier. Son ami Philinte est surpris qu’avec de tels principes, Alceste puisse avoir des sentiments pour la belle Célimène. Alceste lui fait alors comprendre qu’il est justement venu chez Célimène pour avoir avec cette dernière une discussion franche à ce sujet.
Pendant que les deux hommes discutent, entre alors Oronte, un jeune très prétentieux. Ce dernier souhaite qu’Alceste lui donne son avis sur un sonnet qu’il vient de rédiger. Après quelques contours, Alceste lui crache au visage que son poème ne vaut rien, ce qui crée une altercation entre les deux hommes.
Acte 2
Au cours d’une discussion un peu mouvementée, Alceste reproche à Célimène d’avoir trop de prétendants. Célimène essaye de le rassurer de son amour, mais Alceste persiste dans sa crise de jalousie. Blessée par ce comportement, Célimène décide de mettre fin à leur entretien et au même moment, un serviteur annonce Acaste et Clitandre, des petits marquis.
Les propos malveillants que ces derniers tiennent deviennent une source d’inspiration pour Célimène qui se lance alors dans une brillante et cruelle réalisation des portraits drôles de plusieurs personnes absentes, chose que les deux marquis apprécient beaucoup. Face à cette attitude, Alceste reproche à Acaste et Clitandre de flatter Célimène, ce qui lui vaut de passer pour un personnage ridicule.
Alors qu’il se résout à attendre le départ de ces deux marquis, entre alors un garde. Sa querelle avec Oronte devient plus odieuse, ce qui vaut à Alceste d’être convoqué devant le tribunal des maréchaux.
Acte 3
Acaste se montre très fière de lui et le fait savoir à Clitandre la satisfaction qu’il éprouve du fait qu’il aussi aimé de Célimène. Tous deux se rendent alors compte qu’ils sont rivaux et chacun pense apporter rapidement la preuve de l’amour que Célimène ressent pour lui. Ils passent alors une entente selon laquelle le premier qui apportera une preuve décisive de l’amour de Célimène pourra exiger à l’autre qu’il jette l’éponge.
Au retour de Célimène dans la pièce, on lui annonce l’arrivée d’Arsinoé la prude. Avec une attitude et un ton faussement bienveillants, cette dernière fait savoir à Célimène que sa coquetterie lui confère une très mauvaise réputation. À son tour, Célimène emploie le même ton pour lui signifier que sa pudeur exagérée n’est également pas du tout appréciée.
Arsinoé profite d’une discussion seul à seul avec Alceste pour qui elle éprouve des sentiments en secret, pour le détourner de Célimène. Elle lui promet notamment de lui fournir la preuve de la trahison de cette dernière.
Acte 4
Eliante discute avec Philinte d’Alceste et de son caractère particulier et étrange. Eliante avoue alors avoir des sentiments pour Alceste. Face à cette confidence, Philinte avoue à son tour que, bien que respectant les sentiments qu’Eliante a pour Alceste, il garde espoir qu’un jour, elle finira par l’aimer comme il l’aime lui.
De l’autre côté, Alceste est furieux après avoir lu une lettre qu’Arsinoé lui a montrée. Il s’agit d’une lettre que Célimène aurait adressée à Oronte. Pensant avoir été trahi par celle qu’il aime, Alceste se tourne vers Eliante et la demande en mariage. Entre alors Célimène. Celle-ci fait alors face aux accusations de trahison de son amant, mais réussit tout de même à retourner la situation en sa faveur. La colère d’Alceste mute alors en déclaration d’amour et la réconciliation des deux tourtereaux est stoppée par l’arrivée d’un valet venu annoncer à Alceste les conséquences désastreuses de son procès devant le tribunal des maréchaux.
Acte 5
Pourtant bien parti pour gagner le procès, Alceste l’a perdu. Il prend donc la décision de se tenir loin des hommes et souhaite alors avoir une dernière discussion avec Célimène. Celle-ci paraît alors, avec Oronte. Alceste et Oronte demandent alors à Célimène de choisir entre eux. Apparaissent ensuite Acaste, Clitandre et Arsinoé. Ces derniers lisent alors les lettres qu’ils ont reçues de Célimène dans lesquels elle se moque de chacun d’eux. Célimène est alors confondue. Oronte, Acaste et Clitandre s’en vont tout en lui crachant leur mépris. Alceste quant à lui, décide de lui pardonner, à condition qu’elle le suive loin du monde ; Célimène refuse. Alceste s’en va tout seul après avoir consenti à l’union entre Eliante et Philinte.
Analyse
Avec Le misanthrope, Molière semble rompre avec le comique basé sur la farce qu’il affectionne pourtant. En effet, le type de comédie dont il s’était inspiré jusque là dans ces ouvrages est mis de côté. Cet état des choses a souvent amené certains critiques à penser que Molière ne voulait plus faire rire.
Le misanthrope est une pièce de théâtre qui vient avec des éclaircissements sur les motifs et le portrait moral d’un personnage à savoir Alceste. Dans cette comédie, on se trouve face à un paradoxe. Un misanthrope est par définition une personne qui n’aime pas être en compagnie d’autres personnes, autant le dire, il déteste la compagnie des hommes. Molière n’est cependant pas le premier auteur à se pencher sur ce type de personnage. Des auteurs comme Shakespeare, Aristophane, Plutarque, etc., ont également écrit sur ce caractère.
Toutefois, la particularité avec Molière dans Le misanthrope est d’y avoir mis ce dernier au milieu du salon d’une séductrice qui dirige avec autorité la belle vie de son ère. Par ailleurs, dans cet ouvrage, notre misanthrope est plus habité par la colère que la mélancolie, il est également amoureux, ce qui est tout à fait paradoxal à l’atrabilaire.
Pour ce qui est des personnages, ils ne partagent pas des rapports familiaux, en dehors de Célimène et Eliante qui sont toutes deux cousines. Pour le reste, ce sont des relations d’amitié pour certains, et d’amour pour d’autres. Par ailleurs, les noms que portent ces différents personnages sont d’un même registre romanesque. Ceci sous-entend qu’il existe entre ces personnages une certaine égalité dans la condition.
Cet ouvrage s’inscrit davantage dans le registre des comédies portant sur les mœurs. Il semble vouloir en effet toucher de près à l’étude de l’attitude de l’homme dans la société ; une étude qui se base sur les différences de caractère et de condition. Les paradoxes du comportement contribuent ainsi à la construction de l’intrigue de cet ouvrage du célèbre auteur.