Les séries de science-fiction, au-delà de leurs dimensions futuristes, permettent aux téléspectateurs  de jauger les limites de l’être humain. Conscients de cette attente du public, les réalisateurs mettent les bouchées doubles pour impressionner ce beau monde et pousser loin les réflexions sur les conditions de vie humaine. Dans cette verve, le film « le Passeur (The Giver) » est le prototype de séries qui font le parallèle entre deux mondes : celui où les sentiments ont droit de cité et celui dénudé d’émotions. La problématique étant de savoir lequel de ces deux univers offre une meilleure vie à l’homme. Il s’agit d’une question presque existentielle que Phillip Noyce a tenté de répondre à travers cette adaptation cinématographique du roman « le Passeur » de l’écrivaine américaine Lois Lowry, publié en 1993. Nous avons choisi de détailler pour vous 7 raisons majeures de regarder absolument ce chef-d’œuvre.

Sommaire

Que retenir du film?

Le film « Le Passeur (The Giver) » tourne autour d’un jeune personnage du nom de Jonas. Du haut de ses 16 années de vie, l’adolescent s’est retrouvé dans la lourde posture de détenir dans un futur très proche, la mémoire collective de toute la communauté. En réalité, Jonas vit dans un monde nouveau, né après que la terre entière ait connu un grand ravage. Les dirigeants ont voulu, cette fois, que les habitants de ce nouvel univers soient dépourvus de sentiments, d’émotions et de souvenirs. Pour cela, ils se faisaient injecter tous les matins une dose censée les maintenir dans cet état presque végétatif. Le passeur en chef qui devrait transmettre le savoir au jeune Jonas, lui a permis de faire connaissance avec ses souvenirs, ses émotions et tout ce qu’on lui cache à propos de sa race, depuis sa naissance. Dès lors, le jeune homme s’est assigné comme mission d’aider les siens à retrouver la mémoire. Une tâche qui n’a pas évidemment rencontré l’assentiment des autorités. C’est le début d’une chasse à l’homme.

Qu’en disent les critiques?

C’est avant tout aux deux personnages centraux du film que les critiques décernent la palme de la bonne interprétation. Brenton Thwaites dans le rôle de Jonas et Jeff  Bridges dans le rôle du Passeur ont su séduire les plus avertis de la cinématographie. À cela s’ajoute le génie presque unanimement reconnu du réalisateur, qui a réussi à passer d’un scénario relevant du déjà vu à une réalisation très intéressante. Le jeu des couleurs est un aspect également salué du public averti. Le monde sans sentiment a été réalisé en blanc noir alors que celui des émotions est tout en couleur. En toute intelligence, la transition s’est faite en douce sans choquer les spectateurs. Ils sont balancés d’une couleur à l’autre, d’un monde à un autre, sans jamais perdre le fil des événements. Cela ressort tout le savoir-faire de Phillip Noyce. Les effets spéciaux et les décors du film n’ont eux aussi pas laissé indifférents les téléspectateurs qui tombent sous le charme d’une bonne mise en scène et d’un casting rondement mené.

Une équipe technique professionnelle

Déjà connu pour ses métrages à succès, Phillip Noyce a pris le soin de se faire entourer de véritables professionnels pour réaliser « Le Passeur (The Giver) ». Le Scénariste Michael Mitnick, le Directeur artistique Ed Verreaux, pour ne citer que ceux-là, ont apporté plus de saveur à ce délice cinématographique. La touche finale de la production dirigée par le trio Jeff Bridges, Neil Koenigsberg et Nikki Silver, a accentué toute la qualité reconnue à ce film. Hormis tout cet accompagnement technique, différentes raisons forcent les adeptes du 7e art à regarder ce film.

Un casting trois étoiles

Le Succès de ce film est intimement lié à la rigueur de son casting. La présence d’acteurs confirmés démontre à maints égards que rien n’a été fait au hasard.

  • Jeff Bridges dans le rôle de passeur

Cela peut paraître anecdotique, mais l’homme a commencé sa carrière d’acteur à l’âge de 4 mois où il a interprété le rôle d’un nourrisson. De père comédien, il a décroché à 22 ans, l’oscar du meilleur second rôle. Aujourd’hui âgé de 69 ans, il a joué dans plus de 80 films et connu 5 récompenses dans sa longue carrière.

  • Meryl Streep dans le rôle de doyenne

Avec 40 ans de carrière,  celle qui avait tout le chemin tracé pour devenir cantatrice finira dans la cinématographie où elle a connu la consécration en 1978. Auréolée de 21 prix, elle a tourné dans 80 films.

  • Brenton Thwaites: Aujourd’hui âgé de 30 ans, celui qui a tenu le rôle de Jonas totalise 7 ans de carrière et a tourné dans 18 films. Malgré son jeune âge, son talent est une référence.

Un scénario très à la mode

Le film « Le Passeur (The Giver) » révèle un scénario qui a du succès auprès des adolescents, mais aussi des adultes.  L’univers futuriste qu’il décrit trahit à peine la contre-utopie qu’on y décèle. C’est le genre de scénario devant lequel le spectateur ne  s’ennuie pas.

Une adaptation réussie

Ceux qui ont eu la chance de lire le roman original pourront constater, après visualisation du film, quelques changements. Un choix délibéré du réalisateur pour attirer plus de monde. Par exemple Jonas et ses compères  ont 12 ans dans le roman, mais 16 ans dans le film. Mieux, les producteurs ont apporté une subtile touche de romance dans le film pour le rendre plus savoureux que le scénario du roman.

Une direction artistique de charme

Le thème qu’évoque le film est de nature à proposer deux mondes parallèles. Un en gris, sans émotion, et l’autre en couleur, avec plus de vie. La réalisation a tenu compte de cela avec ce déferlement d’images en blanc noir et en couleurs qui varient selon qu’on passe d’un monde à l’autre. Un  festival de couleurs qui laisse le spectateur dans l’admiration. Les décors sont plutôt originaux.

Un film qui écrase la concurrence

Le monde cinématographique est inondé de films dystopiques. Chacun d’eux raconte des histoires toutes aussi mythiques les unes que les autres. Le film « Le Passeur (The Giver) » se distingue de ce qui se fait dans cette catégorie. Il n’est pas seulement un film futuriste, mais un scénario conçu pour faire le pont entre le monde réel et  un autre univers. C’est donc un film qui tout en gardant les pieds sur terre, transporte le spectateur vers d’autres cieux.

Une fin claire, mais énigmatique

Prenant le contre-pied de l’ouvrage original, le réalisateur du film a révélé la fin de l’histoire où les souvenirs ont commencé par revenir à la communauté. Cette fin a priori claire est pourtant un début de réflexions pour le spectateur.  Le réel destin final de Jonas et Gabriel n’est peut-être pas celui que laisse croire le film. L’œuvre sort donc de l’ordinaire et suscite encore plus de paradoxes qu’il n’en résout.

Un film qu’on cherche à revoir

Mille fois vous avez vu ce film, mille fois vous en redemanderez. Le spectateur ne se lasse donc pas du chef-d’œuvre qu’il comprend plus profondément à chaque visionnage.  On dévore toujours ce film avec un appétit chaque fois renouvelé.

L’adaptation cinématographique

La pratique est fréquente dans le milieu du cinéma. Des réalisateurs et producteurs de films tombent souvent sous le charme de l’histoire racontée dans un roman, par une pièce de théâtre… Ils décident alors, en étroite collaboration avec l’auteur de l’œuvre originale, de produire un film inspiré du livre. Dans ce cas, le producteur peut reproduire exactement le scénario tel que conçu par l’écrivain ou choisir d’apporter sa propre touche pour rendre l’œuvre davantage vivante. Toutefois, la controverse existe encore à ce propos où une certaine classe de cinématographes exige la fidélité avec l’ouvrage original. C’est d’ailleurs  André Bazin, qui fut le premier à soulever la question en 1952.